
Noé sur la falaise, roman avec haïkus.
Par isabel Asunsolo
ISBN 978-2-916616-50-6
183 pages. 13 euros.
(Contient un lexique loufoque des mots « en f » à la fin).
Ce livre a reçu une aide à la création de la région Hauts-de-France
Ce livre n’est pas une nouveauté de la rentrée mais un texto amical d’une documentaliste exigeante (merci A. !) me disant l’avoir aimé m’a encouragée à le mettre dans mon catalogue, enfin.
« Noé sur la falaise est une fiction inspirée par la belle côte picarde. Dans cette histoire de poète amoureux d’une femme perchée – la mystérieuse Lady O. – je me suis laissé guider par la lettre F, je ne sais pas pourquoi ». (l’autrice).
Composé de petits chapitres aux titres tels des « kigo » japonais, il accueille des haïkus, la pluie sous toutes ses formes, les larmes du cante jondo, les cardères, les phoques aussi. Les aventures de Noé passent par un retour à Madrid, sa ville natale et continuent jusqu’à la chute… Mais chut !
Voici quelques retours de lecteur-trices :
J’ai retrouvé ton style très poétique, découvert les falaises de Mers et du Tréport. Le narrateur, dont on ne découvre le nom qu’assez tard, me fait hésiter entre femme et homme, entre auteure et narrateur. Les chapitres qui ont lieu en Espagne m’ont semblé d’un style plus solide, plus ancré… (Jean A.)
Aimant l’histoire, j’ai noté le clin d’oeil au mausolée de Franco, je me souviens de mes vacances familiales sur la Costa Brava où ma mère, seins nus, devait se cacher des bicornes de la Guardia civil… (Rémy C.)
Extrait :
— Ça t’ennuie si je fume ? demande la Poissonnière.
— Non, bien sûr.
Bien sûr que ça me dérange. Pourquoi est-ce que je ne le dis pas ? Je fais semblant de fixer l’horizon, façon pratique d’éviter l’écueil des conversations houleuses. Et fielleuses, l’adjectif s’invite seul, cette fichue manie qu’ont les mots de se faufiler dans ma tête, de s’affranchir de ma volonté.
Je sais qu’il suffirait – quelle suffisance – de me dire écrivain pour que la Poissonnière accepte de se glisser sinon entre les ondes de la mer, si oui entre mes draps de flanelle. Le mot fantoche et d’autres en f accourent : tout ce que l’on peut faire naître comme fantasme quand on se dit, par frime, auteur. La fascination exercée par celui qui écrit est proche de celle de l’illusionniste. Certains n’y voient que du feu et s’enflamment. Je trouve ça trop fastoche… (Noé sur la falaise, p. 92)