Zéro stock !

 

Je me demande si cela à avoir avec l’Ephémère, thème du Printemps des Poètes de l’année…
Oui, tout bien pesé je le pense : la vie me semble plus que jamais courte, un souffle minuscule dans la vie de l’univers…

 

Ma maison, la maison L’iroli, est en travaux, avec du plâtre partout et c’est là que la lourde réalité des cartons à déplacer se manifeste.
Il LE faut bien : vider, solidifier, embellir ! Mais d’abord… vider. N’y a-t-il pas un dicton espagnol (terrible) qui dit : Renovarse o morir ?

J’y crois, car je l’expérimente : l’éphémérité des choses et le besoin de rénovation-renouvellement !

 

J’ai longtemps joué à la marchande de livres et aujourd’hui, voilà ce que je pense : les cartons de livres sont bien lourds et ma maison déborde. J’en viens à penser qu’un bon livre est un livre épuisé !
Mon métier et ma vie sont en train de changer… Une maison d’édition, vous imaginez ? Vingt-cinq-mille livre vendus (sic, oui !) en seize ans, la plupart à l’unité.

C’est amusant parce que ce n’est que cette semaine que la médiathèque de ma ville appelle pour s’intéresser à L’iroli (la création locale, dixit…)
Après tout ce temps ! J’éclate de rire ; il faut dire que c’est le printemps.

 

Capitaine au bord de ma mare, je vais continuer comme un bateau sur son erre : j’ai un fonds, un bon fond(s) que je vais peu à peu écouler… sans couler, j’espère. 

 

Plus que jamais je désire (eh oui, car je désire encore, hein !) m’alléger, aller à l’essentiel. J’ai offert les droits de Saisons d’Issa, livre épuisé, à son illustratrice qui l’a réédité à son compte, et j’ai rendu une subvention pour la publication d’un livre dont les textes ne me paraissent plus… assez bons.

 

Des livres, il y en a partout. Lesquels a-t-on envie de garder ?
Je trouve les miens dans les désherbages des bibliothèques et dans les boîtes-à-livres…
J’en rachète à l’occasion, pour offrir, à un euro…
J’ai bien aimé l’atelier où Cent Haïkus pour la paix passait de main en main, le 2 février dernier, jour de la Chandeleur, au collège Condorcet de Bresles. Les élèves écrivaient leurs propres textes sur les pages blanches à la fin du recueil qui dès lors n’était plus cercueil du passé mais… nouveauté recréée !

Plus encore que de les voir à l’œuvre, j’ai aimé que les élèves débusquent dans la cour des détails, ouvrent les yeux sur le drapeau étoilé, le vélo fluo… Bref, qu’ils voient les choses avec un regard renouvelé.

 

Les projets l’iroliens vont continuer et ils ne seront pas dématérialisés, vous pouvez compter sur moi.
Ce sera plutôt : loin des écrans et des réseaux, près des roseaux et des oiseaux ! Et si une pièce de théâtre sur les abeilles intéresse quelqu’un, nous pourrions finir de l’écrire et la jouer ensemble. (Me contacter) !

 

Vivre et travailler autrement…. 

En vendant plus de miel que de mots ? 

En remplissant les rayons différemment ?

 

Ah… mais surtout… Zéro stock !

 

Je vous souhaite un bon printemps qui vient…

 

Plaisir de passer
la brosse à ch’veux sur mon crâne
Printemps au tournant !

 

isabel Asúnsolo, ce 25 février 2022

Articles récents