Les Hirondelles de Plouy

Les hirondelles de Plouy

Les hirondelles sont revenues à Plouy : un couple qui fait un boucan (mot de ma grand-mère française) mais qui n’est pas encore rentré dans le garage, pourtant exprès grand ouvert… ça va venir, ça va venir, me dis-je !

Je jette un coup d’oeil à la mare. Sur l’herbe au bord, parmi les pâquerettes, reposent le couple de colverts mâles et la femelle. Quoi ! Elle ne couve pas ? Sans doute craint-elle quelque chose, sans doute sa sagesse de cane la prévient-elle : serait-ce la sécheresse, qui cette année encore a fait baisser le niveau de la mare ? Pourtant, tout est bien frais et juteux à commencer par le saule dont je perçois à peine le tronc tant il est masqué par les feuilles nouvelles…

Côté jardin, l’herbe est fraîche aussi car non tondue (ce mot, soudain, m’effraie en l’écrivant…), alors je prends mon carnet et sors pour vous écrire en direct ce qu’il y a. 

Je distingue :

          des paquets de trèfles dodus à foison,

          un bataillon de lamiers blancs qui a pris d’assaut les fraisiers mais accueille les bourdons,

          des pieds d’artichauts résistants au gel, promesse de houppettes violines nourriture des butineuses,

          des griffes pourpres des futures pivoines émergeant ci et là,

          des bouquets de cerfeuils sauvages en voie de floraison,

          quelques boutons d’or innocents,

          le bleu des centaurées me sautant aux yeux près des tulipes jaunes en voie de fanaison… et enfin :

          le romarin tout « floom » (full bloom, en pleine floraison, néologisme personnel).

 

Près du gravier, le lilas pas si vieux – mais vintage : juste 20 ans ! – se meurt hélas de quelque chose, avec très peu de feuilles et encore moins de boutons.

Que lui est-il arrivé ? Je me demande s’il n’a pas été vexé par la passiflore (plantée par mes 3 stagiaires 2018) qui lui a grimpé dessus…

Est-ce que cela est possible ? Les lilas auraient-ils de l’ego ?

Je rentre dans la maison : sur le seuil, adossés à la porte de la cuisine, deux beaux chardons ont poussé que je n’arracherai pas. Je scrute les boutons floraux au creux des feuilles dentées. Surprise, à suivre, semblent-ils me dire…

Voilà donc l’état extérieur et printanier de la maison L’iroli ce matin.

Ce soir (rien à voir ?), nous irons regarder le débat électoral de l’entre deux tours chez nos voisins de la place. Je repriserai des chaussettes en regardant.

Des mouches rentrent soudain en trombe dans la cuisine !

Je suis inquiète et remuée.

J’aimerais, ah j’aimerais tant ne pas avoir un gouvernement qui chasse les étrangers !

Et j’aimerais tellement que ce soit le cas pour tout le monde…

 

Ah, bien trop rapides !
Trop rapides pour mon poème
les hirondelles

isabel, ce 20 avril 2022

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