IMPRESSIONS PRIMEURS
Ces derniers temps, j’écris sur des faits, les choses qui se passent.
Mais je ne poste pas certaines lettres, trop factuelles…
Car qui voudrait lire des faits, juste des faits ?
Il ne faudrait jamais écrire des faits, me dis-je, seulement des IMPRESSIONS !
C’est là que le mot Impression me rappelle celui d’Imprimeur et, surtout, celui de PRIMEUR !
Les Primeurs, les Premières fois… n’est-ce pas le propre du Printemps ?
Dans ma langue natale, PRIMOR : beauté, nouveauté.
Que n’ai-je fait de latin !… Oscour Agnès !!!
Mais même avec cette lacune (cette carencia), je me débrouille et je trouve (dans http.cnrtl.fr) les origines suivantes :
IMPRESSION. Etymol. :
1558 « action d’un corps sur un autre » (Montaigne, Essais I, 31).
1647 « action qu’exerce sur quelqu’un un objet, un sentiment » (Corneille, Héraclius, V, 2).
1672 « forme de connaissance élémentaire » (Pascal, Pensées)…
Comme rien n’impressionne davantage que les premières fois, je vous livre la liste des tout derniers « premiers » de Plouy Saint-Lucien et sa mare :
– Premier moustique : inoffensif, dans la douche, la semaine dernière : le signe absolu que la première hirondelle va arriver pour le manger.
– Premier Zoom (visio) avec des Japonais. Eh oui, j’ai eu cette chance, ce bonheur, cet honneur, cette semaine, pour parler de haïku !
– Première chauve-souris ce dimanche sur la mare. Elle avait raté le premier moustique. Il est le revers de la médaille de l’hirondelle : l’un ne va pas sans l’autre.
– Premier crapaud chanteur l’autre soir, moment émouvant s’il en est, un son de flûte en suspension, innocent… On l’entend mais on ne le voit pas. L’imiter fait rire les enfants petits.
– Premier avril (demain) !
– Premiers flocons de l’année (aujourd’hui) !
– Premiers iris (dodus, violets) alors que j’allais, ce lundi, au…
– Premier cours de yoga de ma vie.
Il ne manque donc que la première hirondelle venue d’Afrique… J’espère qu’elle a téléchargé l’app meteofrance.fr car ce n’est pas le moment d’atterrir en Picardie par ce froid !
Avec ce brusque changement de temps, me voilà perdue comme mon narrateur Noé dans Noé sur la falaise, mon dernier livre édité-imprimé que j’aime pourtant et qui pourtant ne se vend pas… La faute à qui ? La faute à moi ! Je n’ai pas fait le nécessaire, je ne me suis pas auto-PROMUE (promue viendrait-il de primeur ?)
Ma tentative d’auto-commande a été concluante : livre inconnu.
Cela m’inquiète sur mes facultés mentales et autres, mais cela me rassure aussi en ces temps mouvants…
Tout a donc une explication, tout est encore possible. On peut donc espérer !
Ça y est, la neige s’est mise à tomber pour de bon.
Je suis toute chose, je perds la boule comme une abeille qui ne pourrait pas sortir butiner le colza en fleur à deux pas. Mais heureuse car, hier, le croirez-vous, pour la première fois de ma vie j’ai fait… rire les bibliothécaires de ma ville ! Eh oui, au jury de poésie sur L’Ephémère.
Et voilà le soleil sur le saule radieux !
Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques…
Ruche alsacienne
Quand nous l’ouvrons ce dimanche
… Parfum de Gewurtz !
isabel, 31 mars-3 avril 2022